Avec le confinement et le travail à distance, les logiciels de téléconférence Web ont le vent en poupe. Google se jette de tout son poids dans la bataille.
Qui dit télétravail, dit réunions et conférence virtuelles. Ainsi, le confinement a ouvert la course pour la domination du marché des visioconférences. Google et Facebook ne sont pas les seuls à vouloir détrôner Zoom, qui a vu son nombre d’utilisateurs se multiplier par 30 (de 10 millions à 300 millions). Slack, Microsoft, Cisco ou l’opérateur Verizon sont aussi sur les rangs. Selon Smita Hashim, directrice produit de Google Meet, le coronavirus a changé la donne : « Il n’y aura pas de retour en arrière », prédit-elle. « Pour le télétravail, la collaboration ou du lien social, la tendance est là pour durer. »
Google a lancé Google Meet le mercredi 29 avril 2020, suivant de près Facebook et son Messenger Rooms. Ce service, qui était jusque-là payant et réservé aux entreprises, va devenir gratuit et accessible à tout le monde. Le déploiement doit commencer le lundi 4 mai et sera étalé sur plusieurs semaines. Meet remplacera progressivement le chat vidéo Hangouts, qui n’a pas vraiment évolué depuis plusieurs années.
Concrètement, avec Google Meet, le grand public aura accès sur ordinateur, iOS et Android à :
- de la visioconférence pouvant accommoder jusqu’à 100 participants,
- un affichage « mosaïque » qui permet de voir 16 personnes à la fois,
- des sessions d’une durée illimitée pendant le coronavirus (qui seront limitées à une heure après le 30 septembre),
- la possibilité de partager son écran pour faire une présentation, et
- un sous-titrage en temps réel grâce à l’intelligence artificielle.
Google insiste sur la sécurité
« Zoombombing » (intrusion de personnes non invitées), fuite d’identifiants sur le « Dark Net », enregistrements piratés, données partagées automatiquement avec Facebook… Le succès de Zoom s’est accompagné d’une liste interminable de polémiques sur la vie privée et la sécurité. La start-up a présenté ses excuses et embauché l’ancien patron de la sécurité de Facebook, Alex Stamos, pour revoir de fond en comble ses pratiques.
Lors d’une présentation aux journalistes, Smita Hashim a insisté : « La sécurité fait partie de l’ADN de Meet. » Elle cite notamment des noms de sessions complexes difficiles à pirater, un contrôle absolu du créateur d’un meeting, qui peut exclure tout participant ou couper le son d’une personne, et un chiffrement « en transit » pour protéger la confidentialité des données sensibles, par exemple pour la télémédecine.
Enfin, la version Web fonctionne directement dans Chrome (ou d’autres navigateurs modernes). Il n’y a donc pas besoin d’installer un plug-in ou un programme, ce qui garantit que les utilisateurs disposent toujours de la version « la plus récente et la plus sûre », insiste Smita Hashim.
Si l’entreprise de Mountain View a pris du retard sur Zoom – surtout culturellement et chez les plus jeunes – elle ne part pas de zéro. Selon Google, Meet a passé la semaine dernière le cap des 100 millions d’utilisateurs quotidiens et en ajoute 3 millions chaque jour. L’intégration prochaine du service à Gmail et Google Calendar devrait lui permettre de capitaliser sur une base de plus d’un milliard d’utilisateurs.