Les résultats d’une expérience chinoise récemment publiée montrent qu'il y a globalement une bonne réponse immunitaire humorale (anticorps) et cellulaire (lymphocytes) chez les patients guéris de la Covid-19. De quoi atténuer un peu nos incertitudes à ce sujet et nous rassurer.
Le doute et l’incertitude planaient concernant la réponse immunitaire des patients guéris de la Covid-19. En effet, divers cas de ce qui semblait être une deuxième infection ont été rapportés de par le monde. De plus, les quelques expériences prépubliées sur le sujet étaient plus ou moins rassurantes. Une étude récemment parue dans la revue Immunity soulève un peu le voile brumeux qui plane sur la question.
Une réponse immunitaire globale chez la majorité des patients
Cette récente étude a comparé les différentes réponses immunitaires grâce à des analyses d'échantillons sanguins prélevés sur différentes personnes guéries récemment ou depuis quelques semaines, ou jamais infectées par la SARS-CoV-2. Les résultats sont plutôt rassurants. En effet, la majorité des anciens infectés ont développé des anticorps spécifiques à la SARS-CoV-2, notamment des anticorps anti-protéine S, l’une des fameuses protéines qui permettent au virus d’infecter nos cellules. En revanche, trop peu d’anticorps dirigés vers d’autres protéines du virus ont été produits ; ces productions se notent seulement chez deux patients.
Les scientifiques ont aussi mis en lumière chez la majorité des patients une forte réponse immunitaire cellulaire via les lymphocytes T. Ils notent une corrélation importante entre cette réponse et le développement d’anticorps neutralisants. La présence accrue de lymphocytes tueurs naturels (NK) et de médiateurs de l’immunité innée a également été observée. Cette réponse immunitaire semble pouvoir agir sur l’ensemble des protéines virales de la SARS-CoV-2, contrairement aux anticorps produits qui sont souvent spécifiques à une seule protéine.
Une nouvelle infection à la SARS-CoV-2 semble peu probable tant que ces divers mécanismes de défense sont présents. Le seul point regrettable est le petit échantillon de patients, seulement quatorze, mais les batteries de tests effectuées sont longues et coûteuses, et il aurait été difficile de les réaliser sur beaucoup de patients.
En effet, grâce à cette étude, on en sait un peu plus sur l’immunité après infection à la SARS-CoV-2 et la façon dont les différents remparts de l'immunité réagissent à l’infection. L’ensemble des études sur l’immunité acquise naturellement donnent des pistes pour d’éventuels vaccins.
Se concentrer sur la protéine S a déjà donné de bons résultats chez la souris. Ainsi, on pourrait imaginer un vaccin cherchant à activer la réponse antivirale des lymphocytes T, associé à une protection plus large et corrélée à un taux d’anticorps neutralisants supérieur dans cette étude. La recherche sur les vaccins est en cours et s’accélère grandement dans le monde, même s’il faut du temps pour les tester et les produire. Pour approfondir ce sujet, un récent article paru dans la revue Nature nous montre en infographie les différents mécanismes et pistes explorées pour un vaccin.